Horizons

Chronique littéraire publiée dans l'Eau vive

Sommes-nous tous un peu TDAH ?
Elyse Proulx-Cullen

Sommes-nous tous un peu TDAH ?

Non ! De la même manière que nous ne sommes pas tous un peu diabétiques ou bien que nous ne sommes pas tous un peu asthmatiques, nous n’avons pas tous un peu le TDAH.

Pour les personnes qui ont un TDAH, ce mythe nourrit la stigmatisation, a un effet réducteur sur leurs expériences de vie et diminue l’effet des obstacles qu’elles doivent surmonter dans plusieurs sphères de leur vie : académique, familiale, relationnelle, professionnelle, personnelle.

Ces personnes doivent s’adapter quotidiennement à des environnements ne tenant pas compte de leurs besoins. Et, trop souvent, leurs capacités sont escamotées, voire perçues comme inexistantes ou amoindries.

Un trouble médical

Dans le contexte médical, le Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est considéré comme un trouble neurodéveloppemental.

Ce trouble est diagnostiqué selon les critères du manuel de référence médical le DSM-5, Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles mentaux.

L’Association des médecins psychiatres du Québec définit le TDAH comme un trouble qui se caractérise par une difficulté persistante à moduler l’attention qui se traduit par des erreurs d’inattention, une difficulté à maintenir l’attention de façon soutenue, à résister aux stimuli de distraction, à organiser, à débuter et terminer une tâche, à des oublis et à une tendance à égarer ou perdre ses objets.

Il existe trois types de présentation : avec ou sans inattention, avec ou sans impulsivité-hyperactivité, ou combinée. La version combinée est la plus fréquente.

Ainsi, le TDAH n’apparaîtra en milieu de vie ou ne sera pas causé par un événement stressant tel que la perte d’un emploi. Le TDAH est présent dès la naissance.

Un trouble fréquent

Il faut savoir que le TDAH existe partout dans le monde et autant les filles que les garçons peuvent l’avoir.

Le TDAH est défini comme un trouble neurodéveloppemental fréquent, touchant environ 5 à 8 % des enfants et 4 % des adultes.

En revanche, les garçons reçoivent plus facilement un diagnostic et du soutien que les filles.

Dans la recherche, les caractéristiques chez les filles et les femmes sont malheureusement beaucoup moins reconnues, ce qui peut rendre le processus d’identification beaucoup plus difficile. De plus, chaque culture perçoit le TDAH de manière différente.

Des mythes à briser

On entend souvent : « Il a juste à se concentrer plus fort. Il y arrivera. » Ou bien : « Si elle pouvait rester assise calmement, elle réussirait mieux à l’école. »

On ne dirait jamais à un asthmatique de « juste respirer plus fort » pour qu’il se porte mieux ou de « juste se calmer ».

Au détriment des personnes qui ont le TDAH, ce genre de commentaires basés sur des préjugés et sur non la connaissance sont destructeurs.

La volonté et la paresse n’ont rien à voir avec les causes du TDAH, de même que la volonté et la paresse n’ont rien à voir avec les causes de l’asthme.

De plus, de mauvaises habitudes alimentaires et le type d’autorité parentale ne causent pas le TDAH.

Si vous souhaitez vous renseigner davantage ou bien assister à des sessions d’information, je vous invite à consulter le site CADDRA de l’association canadienne pour le TDAH (www.caddra.ca/fr).

Si vous avez une question au sujet de la neurodiversité, écrivez-nous à elyseproulx@hotmail.com. Toutes les questions seront traitées de manière confidentielle.

Imprimer
98 Noter cet article:
Pas de note

Elyse Proulx-CullenGhita Hanane

Autres textes par Elyse Proulx-Cullen
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x

Titres

RSS
1345678910Dernière