Horizons

Chronique littéraire publiée dans l'Eau vive

Jour de mariage pour les mots incongrus
Bayla Pollick

Jour de mariage pour les mots incongrus

Après les cloches de Pâques, place à celles de notre mariage avec les mots surprenants de la langue française. Connaissiez-vous tous ces termes aussi originaux que pointus ?

Le marié met son frac, un habit noir formel de cérémonie, règle sa ceinture avec l’ardillon, la pointe métallique articulée qui, en pénétrant un trou, permet de boucler la ceinture. 

Pendant ce temps, la mariée arbore une robe de satin blanc, un rang de petites ruches, une bande d’étoffe légère étroite, plissée ou froncée, sur son vêtement.

La demoiselle d’honneur, elle, porte des pendeloques, de petits bijoux suspendus à une chaîne, à un ruban, à un collier ou à un bracelet.

Dans l’église, le prêtre place un amict, un linge béni, sur le cou et les épaules. Un officier, ami du marié, reste à l’entrée, une soutache, étroite tresse de galon décorative, cousue sur l’uniforme.

Des invitées élégantes portent à la main une minaudière, un petit sac de soirée en forme de boîte dans lequel elles ont rangé leur maquillage, un mouchoir, et autres bricoles.

D’autres invités ont placé leurs affaires dans un baise-en-ville, ce petit sac de voyage prévu pour un séjour d’une nuit.

Lors de la réception, on reçoit des ballotins de chocolats, petites boîtes en carton faites pour les confiseries.

Après la cérémonie, les convives retournent au village d’où ils étaient venus. Sur le chemin, ils croisent un chasseur qui porte du gibier dans une bourriche, un long panier de vannerie de texture grossière sans anses. De l’autre côté du sentier, un paysan trimbale un bissac, une besace ouverte en long par le milieu et fermée par les deux bouts.

Près du ruisseau, un pêcheur ramène sa pêche dans une manne, un grand panier d’osier de forme rectangulaire ou cylindrique, muni de deux anses. C’est loin d’être un vistemboir, un machin banal, mystérieux, non identifiable et inutile.

Dans la rue principale du village, l’horloger saisit des objets de très petite taille avec des brucelles, de petites pinces à ressort. Un artisan manipule un vilebrequin, un outil manuel pour percer des trous dans le bois, la pierre ou les métaux.

Plus loin, un forgeron se sert d’un mandrin, un outil ou pièce métallique cylindrique utilisé pour forer et emboutir. Ailleurs, un constructeur installe un bec-de-cane, une serrure sans clé constituée d’un pêne demi-tour et d’un bouton ou d’une poignée.

Un bûcheron fend du bois avec un merlin, une hache à gros tranchant. Un jardinier enfonce un échalas, un piquet de bois qui soutient une plante, un arbuste et des ceps de vigne.

Un paysagiste place un échalier, une échelle rustique permettant de franchir une haie ou une clôture. Un agriculteur utilise un louchet, une bêche étroite et longue pour fouiller les terres, creuser les tranchées ou extraire la tourbe.

Dans une cuisine, une femme coupe des légumes en julienne ou en minces lamelles avec une mandoline, un couteau-rabot à lame unie ou cannelée.

Remuant les aliments dans une casserole avec une papinette, une cuillère en bois, souvent à manche long et cylindrique, elle sert des hors-d'œuvre ou de petits légumes dans un ravier, un petit plat oblong, souvent de forme rectangulaire ou elliptique.

Pour le dîner, son mari enlève le muselet, l’armature en fil de fer qui maintient le bouchon des bouteilles de vin, de cidre, ou de bière. Ils placent l’enfant dans le youpala, ce trotteur soutenu par un cadre à roulettes.

Le jour de mariage touche à sa fin.

 

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