Actualité littéraire

Un marché virtuel pour les producteurs fransaskois ?

Une quinzaine de personnes ont participé à un atelier à Saskatoon visant l’implantation d’un marché virtuel fransaskois.

Une quinzaine de personnes ont participé à un atelier à Saskatoon visant l’implantation d’un marché virtuel fransaskois.

Photo: Jean-Pierre Picard (2015)
SASKATOON - Le 20 novembre dernier des producteurs agricoles fransaskois ont participé à une journée de travail à Saskatoon. Objectif : explorer l’implantation d’un marché virtuel pour la distribution de leurs produits.

Les produits du terroir fransaskois pourraient un jour avoir leur vitrine sur Internet. Le sujet a été étudié par une quinzaine de producteurs fransaskois au cours d’une journée de travail. Une initiative organisée par l’Assemblée communautaire fransaskoise, le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan, la Cité universitaire francophone et la Société historique de la Saskatchewan.

Pour autant à l’issue des débats il fallait se rendre à l’évidence : il reste beaucoup de travail avant la création de ce marché virtuel.

Michel Guillemette, co-fondateur du Grand marché de Charlevoix (GMC), est venu faire une présentation sur cette initiative québécoise.  Le GMC regroupe une quarantaine de producteurs et transformateurs de la région de Charlevoix qui partagent un magasin virtuel sur le Web pour vendre leurs produits. Les commandes sont livrées à des points de chute où les clients ramassent leur commande.

La formule a suscité l’intérêt des personnes présentes à la journée de travail mais les discussions ont démontré qu’il restait bien du travail à faire avant qu’un tel projet puisse voir le jour chez les Fransaskois. Selon Michel Guillemette, « il faut au moins une trentaine de producteurs pour que le projet soit viable ». Il a également souligné l’importance d’une série de critères stricts pour accepter un producteur. « Dans l’alimentaire, un professionnel avec de mauvais produits va affecter la crédibilité de l’ensemble du réseau. »

Les participants ont conclu qu’il faudra d’abord dresser un inventaire des producteurs intéressés et préciser les critères pour leur sélection. Les produits doivent-ils être entièrement locaux (incluant les ingrédients des produits transformés)? Le producteur doit-il être francophone ou simplement pouvoir offrir un service en français? Les produits doivent-ils être biologiques?

La rencontre était organisée autour du thème des produits du terroir. Cependant il n’y a toujours pas d’unanimité autour de ce terme comme l’a souligné Josée Bourgoin, productrice dans la région de Prince Albert. « Ça fait des années qu’on parle de terroir sans vraiment s’entendre sur ce qu’on veut dire. »

Plusieurs participants ont suggéré qu’il faudrait également voir ce qui se fait du côté anglophone et s’il n’y aurait pas lieu de s’intégrer à des initiatives déjà en cours.

La réalité géographique de la Saskatchewan pose également un défi à cause de la distance entre les points de distribution et les exploitations.  

Plusieurs participants soutiennent qu’une initiative de ce genre aurait un impact positif sur la rétention des jeunes dans les petites communautés en démontrant qu’il y a une sécurité financière dans le secteur agricole. « J’aimerais que cela inspire mes enfants ou petits-enfants à continuer. Avec les prix des terres en Saskatchewan, si on en hérite pas d’une, c’est difficile de se lancer. Mon petit fils me dit, ne vends pas ta terre grand-papa », a affirmé Paul-Émile L’heureux, producteur au nord de Zenon Park

 

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