Les Éditions de la nouvelle plume, « un phare pour la littérature de l’Ouest et du Nord »
Alors que les Éditions de la nouvelle plume (ÉNP) viennent de se doter d’une nouvelle direction en la personne d’Ousmane Ilbo Mahamane, l’assemblée générale a permis de réitérer l’ambition de la maison d’édition réginoise à représenter les auteurs francophones de tout un pan du pays.
Les membres de toutes les provinces de l’Ouest et des territoires étaient présentés lors de l’assemblée générale du 28 octobre dernier.
Le nouveau directeur et le président des ÉNP, Claude-Jean Harel, y ont présenté le nouveau plan stratégique de cinq ans.
« En tant que maison d’édition coopérative, nous devons incarner une démarche collective, inclusive et engagée », souligne Ousmane Ilbo Mahamane, entré en fonction le 1er septembre.
« Nous sommes bien plus qu’une maison d’édition à vrai dire », poursuit celui qui cumule plus de 30 ans d’expérience dans le secteur des médias, des arts et de la culture.
« Nous sommes un phare pour la francophonie de l’Ouest et du Nord », résume-t-il, soulignant la place qu’occupent les ÉNP dans la construction identitaire des communautés francophones, « en leur offrant des récits qui leur ressemblent, qui parlent leur langue, leur territoire, leurs luttes et leurs rêves ».
L’ancien directeur général de la Radio CFRG de Gravelbourg insiste aussi sur la diversité des voix représentées par la maison d’édition.
« Nous sommes un vecteur de dialogue interculturel, en mettant en lumière la diversité des voix francophones, qu’elles soient autochtones, immigrantes, métissées ou enracinées depuis plusieurs générations. »
Un nouveau chapitre à écrire
Par ailleurs, le nouveau directeur annonce vouloir proposer pour les années à venir « un projet de développement structurant » afin de renforcer la vitalité de la francophonie à la fois en Saskatchewan et dans l’Ouest canadien.
Ce projet s’appuiera sur la production et la diffusion d’œuvres littéraires francophones, le développement de partenariats communautaires, l’accompagnement d’auteurs émergents et la création de contenus éducatifs et autochtones accessibles à un large public.
Concrètement, l’éditeur souhaite publier 4 à 8 livres par an à compter de 2026, augmenter ses ventes et offrir un accompagnement éditorial professionnel à de jeunes auteurs, ainsi que des ressources pour les écoles.
En outre, les ÉNP devraient développer du contenu en français-cri et français-inuktitut, voire d’autres langues autochtones.
Enfin, les membres présents lors de l’assemblée générale ont profité de la rencontre pour rendre hommage à Mychèle Fortin, décédée le 10 octobre, pour son travail d’édition et de gouvernance aux ÉNP.
ENCADRÉ : Un nouveau directeur inspiré et ambitieux
Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre le poste de direction des ÉNP ?
Ce qui m’a inspiré, c’est la conviction profonde que la littérature peut transformer les imaginaires, relier les communautés et faire entendre les voix oubliées.
En tant que journaliste engagé, j’ai toujours cherché à mettre en lumière les récits qui dérangent, qui questionnent, qui révèlent les angles morts de notre société.
Mon travail m’a amené à côtoyer des personnes dont les histoires méritent d’être racontées, mais qui trop souvent restent en marge du discours dominant.
Prendre la direction des ÉNP, c’est pour moi une manière de prolonger mon engagement journalistique dans un autre registre.
C’est passer du reportage à la narration littéraire, du témoignage à la création. C’est contribuer à une institution qui me tient à cœur, et participer activement à l’émergence de nouvelles voix francophones dans l’Ouest et le Nord canadiens, des voix qui racontent nos territoires, nos luttes, nos espoirs, avec force et authenticité.
Quelle est votre vision pour les ÉNP ?
Ma vision est celle d’une maison d’édition audacieuse, inclusive et résolument tournée vers l’avenir.
Je souhaite renforcer notre présence numérique, élargir notre lectorat au-delà des frontières traditionnelles et multiplier les partenariats avec d’autres acteurs culturels, éducatifs et communautaires.
Je veux aussi que les ÉNP soient un incubateur de talents, un lieu où les jeunes auteurs peuvent se former, expérimenter et publier.
Enfin, je veux que notre catalogue reflète la pluralité des expériences francophones de l’Ouest et du Nord avec des récits autochtones, des voix migrantes, des histoires locales qui résonnent universellement.