Shawn Jobin joue la touche électro dans son nouvel album

Colisée, sorti le 7 novembre, révèle au public une autre facette de l’auteur-compositeur-interprète fransaskois : sa passion pour la musique électronique. Amorçant un nouveau cycle musical et scénique, l’artiste prépare même une tournée dans l’Ouest pour l’hiver 2026. Rencontre.

Votre nouvel album Colisée diffère des albums précédents. Une envie de nouveauté ?

L’électro est un univers qui m'a toujours habité mais que je n'ai pas nécessairement démontré sur mes albums précédents.

Sur Colisée, je fais converger deux univers : la musique électronique et le rap.

Mon approche a changé et la musique prend maintenant beaucoup plus de place. Dans le passé, je mettais plus l'emphase sur le message et les mots.

Malgré ce changement, je reste fidèle aux valeurs qui m'habitent telles que la réflexion, l'introspection et les textes conscients.

Pourquoi ce titre Colisée ?

Le colisée symbolise pour l’artiste l’intemporel dans une ère éphémère.Crédit photo : Visuel conçu par Kill the Box

C’est le symbole d'un monument colossal qui représente à mes yeux quelque chose d'intemporel. C'est un vestige à l'épreuve du temps.

Dans cette ère numérique où on célèbre le côté éphémère, j'avais envie de produire quelque chose d’ancré. Qu'est-ce qu'on laisse vraiment derrière soi en tant que créateur ?

Le colisée qui figure sur l’album, c'est un colisée qui n'existe pas. C'est un colisée créé sur mesure pour que les concepts, les introspections et les réflexions qui m'habitent aient une place pour se rencontrer et se confronter. Parce que, dans le fond, un colisée, c'est le lieu de l'affrontement.

Si vous deviez définir cet album en trois adjectifs ?

Je dirais d’abord qu’il est sans compromis. Je me permets d'avoir une prise de position plus importante que dans le passé qui reflète un peu plus mon vécu.

Puis je dirais qu’il est libre. J'ai pris des risques musicaux par rapport à ce qu’on est habitué à entendre dans l'écosystème musical canadien-français.

J'avais envie de présenter quelque chose d’éclectique, mais avec une cohérence. Parfois, cet éclectisme peut être mal compris ou mal reçu. Mais quand cet amalgame est cohérent, c'est hyper gratifiant.

Finalement, je dirais que cet album est intime. Je continue et je veux toujours continuer à aborder des problèmes très personnels.

Trop penser en est un exemple. Beaucoup d’entre nous sont des overthinkers, qui sont dans la réflexion constante. On vit dans une ère où on a trop d'informations et tout va vite. J'écris mes textes comme je m'adresse à une personne, même à moi-même.

Votre façon de travailler a-t-elle changé pour cet album ?

Oui, le processus de création a changé petit à petit avec les années. Dans le passé, j'étais plus dépendant de collaborateurs pour la musique.

Souvent, j'avais une idée et je devais aller voir quelqu'un pour demander quoi faire pour mettre ça en musique. Maintenant, ça part de moi musicalement. C'est moi qui suis le créateur de ce véhicule.

Malgré tout, il y a des collaborations tout le temps au niveau du mix, de la réalisation, du mastering…

Il semblerait que vous expérimentiez une nouvelle formule sur scène. De quoi s’agit-il ?

Le rappeur fransaskois Shawn Jobin a sorti son nouvel album Colisée le 7 novembre 2025. Crédit photo : Courtoisie

Oui, c'est une formule dans laquelle je me retrouve tout seul sur scène et je joue de différents instruments.

Dans le passé, on était deux, trois ou quatre personnes sur scène. En déménageant au Québec, j'ai eu plus envie de me retrouver seul, de me challenger moi-même sur scène, de pouvoir porter un show d'une heure seul.

D’après vous, quelle chanson deviendra la favorite du public ?

Si je devais choisir, je dirais que Nouveau Hood va résonner avec beaucoup de personnes.Et Trop penser aussi.

Mais je dis ça en sachant que la chanson sélectionnée pour passer à la radio en ce moment est So Far So Good (Warehouse Mix), donc on verra.

C'est trente minutes de musique. Mes albums sont short and sweet. Le public va trouver son bonheur dans Colisée, c'est sûr.