Eveline Boudreau : voyager pour sensibiliser à la violence faite aux femmes
Éveline Boudreau, originaire du Nouveau-Brunswick et installée à Saskatoon, s’apprête à partir en résidence artistique pendant un mois en France. Départ le 17 novembre pour rejoindre Paris et le Château de Cerisay où elle souhaite, grâce à l’art de la performance et de la parole, dialoguer avec les gens au sujet de la violence faite aux femmes.
Depuis plusieurs années, Éveline Boudreau explore dans ses créations artistiques les émotions, la résilience et les blessures. Et ce, en créant des liens avec les gens qui l’entourent.
En novembre, elle quittera Saskatoon pour une résidence d’un mois incluant une semaine à Paris et deux semaines au Château de Cerisay, dans la Sarthe.
« Ce voyage représente une étape importante dans ma démarche artistique. Je pourrai échanger avec des gens d’ailleurs et des artistes, écouter leurs histoires et discuter de la violence contre les femmes », indique-t-elle.
Mettre la parole au centre
L’artiste s’est inspirée de Gisèle Pelicot, devenue une figure mondiale du combat féministe en 2024 lors de l’affaire des viols de Mazan, dans laquelle une quarantaine d’hommes, dont son mari, ont été reconnus coupables de viol.
Lors du procès, Gisèle Pelicot avait refusé le huis clos pour que « la honte change de camp ». À son tour, Éveline Boudreau veut entamer des conversations, créer un espace d’échange, ailleurs, où la douleur se transforme en parole et en création.
La résidente de Saskatoon espère ainsi que ces échanges permettront aux femmes issues de tous horizons de renforcer leur autonomie et leur indépendance.
L’art comme langage universel
Formée en arts visuels et passionnée de performance, Éveline Boudreau place l’humain au centre de sa pratique.
Certaines de ses performances se font même dans le silence. « La présence performative transmet beaucoup de messages. Pendant un silence, chacun interprète et reçoit la présence et le geste à sa manière. C’est un échange mutuel d’énergie », décrypte-t-elle.
Durant sa résidence, l’artiste prévoit des rencontres, des discussions et des performances pour et avec les gens, tant avec des artistes internationaux qu’avec le public français dans la rue ou dans les cafés.
« Partir en résidence, c’est aussi s’ouvrir à d’autres réalités. En France, je vais rencontrer des femmes, des artistes et des penseurs. Ces échanges me permettront de revenir avec une vision renouvelée et enrichie », explique Éveline Boudreau.
Au-delà de l’expérience personnelle, la résidente de Saskatoon souhaite que ce projet contribue à un dialogue plus large sur la condition féminine.
« Parfois, l’art est le seul endroit où l’on peut dire ce qui ne se dit pas ailleurs », rappelle-t-elle, désireuse d’inspirer d’autres artistes et de valoriser le travail des femmes dans le milieu artistique.
Une artiste entre ancrage et ouverture
Éveline Boudreau travaille à la croisée du théâtre, des arts visuels, de la vidéo et de la performance.
Ses thèmes de prédilection : l’identité, la mémoire, la douleur, la résilience.
Œuvrant présentement en art de la performance, elle propose des thèmes et des conversations entre elle et les spectateurs dans des lieux publics.
Son site web et son compte Vimeo présentent l’ensemble de ses travaux.