Jeux de la francophonie canadienne 2028 : Regina sécurise des financements
La tenue de la 9e édition des Jeux de la francophonie canadienne (JeuxFC) à Regina a franchi une étape clé avec l’officialisation, à la mi-octobre, d’appuis financiers provinciaux et municipaux conséquents, garants de la bonne tenue de cet événement historique.
Le gouvernement de la Saskatchewan a confirmé une contribution de 200 000 dollars, tandis que la Ville de Regina s’engage à verser 100 000 dollars en numéraire et 50 000 dollars en services.
Cet apport sécurise ainsi des pans entiers de la préparation logistique et communautaire pour ce qui s’annonce être un jalon marquant de l’histoire de la francophonie provinciale.
« Ces annonces permettent d’entrer dans un cycle de planification plus robuste », indique Simon Thériault, président de la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF).
Ces annonces sont d’autant plus rassurantes qu’elles s’ajoutent aux démarches en cours auprès d’Ottawa.
« Notre rôle, c’est d’aller chercher le financement fédéral, poursuit le responsable. La demande sera déposée cet automne pour le prochain cycle des Jeux. »
Une grosse facture
Des jeunes participants aux Jeux de la francophonie canadienne de Laval du 15 au 19 juillet 2025.
PHOTOS Crédits : Courtoisie de la FJCF
Les Jeux FC reposent sur un montage financier et organisationnel à deux volets. D’une part, on trouve un budget de comité organisateur généralement situé entre 1,5 et 2,5 millions de dollars.
D’autre part, la FJCF gère un soutien national, dont une part importante est réaffectée localement dans les transports, la préparation des délégations, ou encore le soutien technique.
Sur le terrain, le comité organisateur de Regina mènera la relation opérationnelle avec la Ville et la Province.
« On fait venir des jeunes de partout au pays. Ça coûte cher, de plus en plus cher », note Simon Thériault.
Denis Simard, président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) et président du comité de candidature, évalue la participation à environ 1 200 jeunes et chiffre les besoins en bénévoles entre 350 et 500 personnes.
Pour parvenir à atteindre ces objectifs, l’ACF compte mobiliser l’écosystème fransaskois, que ce soit l’Association jeunesse fransaskoise (AJF), les écoles francophones, le réseau associatif ou les parents.
Et ce, « de la candidature jusqu’à l’accueil, en passant par le recrutement de bénévoles et la co-organisation de volets », ponctue Denis Simard.
Ne pas décevoir
Si Regina a convaincu par la qualité de ses installations et de ses partenariats déjà en place, il s’agit de ne pas rater le coche.
« Ce sera une première en Saskatchewan », dit Simon Thériault, qui insiste sur la portée symbolique de l’événement.
« Depuis la création des Jeux, on veut que toutes les provinces puissent un jour les accueillir. En 2028, on en ajoute donc une de plus. »
Pour Denis Simard, l’événement constituera aussi une vitrine cruciale pour la bonne image de la fransaskoisie.
« Beaucoup de gens pensent connaître la francophonie en Saskatchewan. Les Jeux offriront l’occasion de découvrir notre histoire, nos relations avec les Premières Nations et la diversité de nos communautés. »
Surtout, la FJCF met de l’avant les répercussions de la tenue d’un tel événement sur la jeunesse.
Des analyses menées après de précédentes éditions montrent que 91 % des répondants disent avoir renforcé leur sentiment d’appartenance à la francophonie canadienne, et 99 % recommanderaient l’expérience.
Les retombées sont aussi économiques : une édition récente a généré selon la FJCF près de 3,1 millions de dollars dans la communauté hôte, sans compter la visibilité et l’élan bénévole.
Pour la Saskatchewan, l’héritage visé est double. À court terme, il s’agit d’améliorer certains lieux d’accueil, tels que les hébergements, les gymnases, les cuisines, les espaces communs.
À plus long terme, Denis Simard évoque la possibilité de créer une entité pérenne dédiée au dossier sportif au sein de la communauté francophone, afin de maintenir l’élan après 2028.
« C’est un projet mobilisateur qui nous oblige à nous outiller, à perfectionner nos façons de travailler ensemble et à offrir plus d’opportunités à nos jeunes », dit-il.
Avec ces appuis financiers confirmés et la création imminente du comité organisateur, les Jeux de la francophonie canadienne 2028 à Regina entrent ainsi dans une phase concrète de préparation.
Un calendrier qui s’accélère
À court terme, le président de l’ACF prévoit l’incorporation formelle du comité organisateur des Jeux FC à l’automne.
Suivra un lancement médiatique autour de janvier 2026, soit à 900 jours des Jeux, avec le dévoilement du logo, des grandes lignes de la programmation et d’un plan de communication jusqu’à 2028.
Du côté de la FJCF, la signature du protocole d’entente et la nomination des chefs de mission figureront parmi les premières grandes actions de 2026, en parallèle d’un travail d’alignement des trois volets arts, leadership et sport, au cœur de l’ADN des Jeux.
Au cours des trois prochaines années, la FJCF, l’ACF et leurs partenaires poursuivront donc le travail de planification afin d’offrir un rendez-vous national à la hauteur des attentes et fidèle à la mission des Jeux : célébrer la jeunesse, la culture et la vitalité de la francophonie canadienne.