Quand la solidarité fait pousser un Petit Pommier
Bonne nouvelle : le Petit Pommier, un centre éducatif francophone, a ouvert ses portes le 1er octobre à Moose Jaw. Une véritable victoire pour les parents qui ont retroussé leurs manches afin de rendre cet établissement possible.
« On est très fiers du résultat », lance Sarah Vennes-Ouellet, présidente de la Coopérative du centre éducatif Pomme d’Api, qui développe et opère le nouvel établissement.
Dès son ouverture, trente-cinq familles figuraient déjà sur la liste d’attente.
« Le nouveau centre répond à un besoin bien réel de services de garde en français à Moose Jaw, notamment pour les familles de militaires affectées dans la région et les familles bilingues souhaitant offrir à leurs enfants l’occasion d’apprendre le français », souligne Zeljka Zivkovic, directrice du Centre éducatif Pomme d’Api.
Un nouveau lieu d’accueil
C’est dans une maison rénovée et transformée au 333 Ominica West que les plus jeunes font désormais leur rentrée.
Avant cette expansion, plusieurs familles ne trouvaient tout simplement pas d’environnement francophone pour leurs enfants.
Le Petit Pommier compte 28 places en petite enfance, subventionnées par le ministère de l’Éducation, et 2 places scolaires, pour un total de 30 enfants.
En milieu minoritaire, doubler la capacité d’un centre éducatif représente un enjeu de taille face aux risques d’assimilation.
Le projet a été rendu possible grâce à un financement de 370 000 dollars du ministère de l’Éducation, 5 000 dollars de la Fondation fransaskoise, plusieurs dons privés, ainsi que le travail acharné des employés, des parents et des membres de la coopérative.
Cependant, l’aventure a failli ne jamais voir le jour.
Un effort communautaire
Le Petit Pommier est le fruit d’un véritable tour de force communautaire.
« Les délais n’arrêtaient pas de s’accumuler, les tarifs ont grimpé et les coûts de construction augmentaient sans cesse », relate Sarah Vennes-Ouellet.
« Une fois tout terminé, la Ville est venue faire une inspection et a ajouté des demandes de restructuration. Cela a entraîné des frais additionnels et encore plus de retard », ajoute-t-elle.
Ainsi, au mois de mai, il ne restait plus d’argent pour finaliser le projet de construction du centre.
« Aucun d’entre nous n’était vraiment préparé au nombre d’heures de bénévolat nécessaires pour mener le projet à terme », reconnaît Carlie Douglas, parent et vice-présidente sur le conseil d’administration du centre.
De la peinture à l’assemblage des meubles, des centaines d’heures de travail bénévole ont en effet permis au centre d’ouvrir ses portes.
« Sans cet effort communautaire, il aurait fallu abandonner le projet, vendre le terrain. C’est vraiment la solidarité des parents, leur expertise et leur savoir-faire, qui ont permis de finaliser les travaux », indique Sarah Vennes-Ouellet.
Deux fois plus de places
Aujourd’hui, ces efforts sont récompensés par un espace lumineux et accueillant qui vient renforcer la capacité d’accueil de la coopérative.
L’organisme offre désormais 56 places à 10 dollars par jour : 28 au Petit Pommier et 28 au centre d’origine Pomme d’Api.
Surtout, au-delà des chiffres, la coopérative possède maintenant sa propre propriété et un espace durable pour grandir.
Cette initiative permet une transition naturelle vers l’école d’immersion française, aidant les enfants à conserver leur héritage culturel et linguistique.
Parents et bénévoles reprennent maintenant leur souffle, en attendant le renouvellement du contrat avec le gouvernement fédéral prévu pour mars 2026, lequel devrait la poursuite du financement des places à 10 dollars par jour.