Protégeons la presse fransaskoise indépendante

Imaginez un monde où les seules informations disponibles seraient poussées par les algorithmes issus d’entreprises privées américaines ou encore par l’intelligence artificielle.

Ce monde sans journalisme local serait vulnérable à la désinformation, aux rumeurs et aux fausses nouvelles.

La presse locale indépendante est précieuse, mais reste fortement vulnérable aux aléas économiques ou politiques. Comment une société démocratique peut-elle s’épanouir sans accès à des médias locaux indépendants de toute pression politique ?

Au pays, la dernière décennie a été marquée par la disparition de nombreux journaux locaux. En Saskatchewan, le Moose Jaw Times Herald, Prairie Dog (Regina) et Planet S (Saskatoon) ont dû fermer leurs portes à cause du manque d’investissement public et privé.

Avoir une presse indépendante qui porte toute son attention sur les histoires et les enjeux locaux est un privilège que de nombreuses communautés au Canada n’ont plus. Ce silence médiatique local est lourd de conséquences pour le développement citoyen et la santé démocratique.

Avec l’évolution rapide des modes de consommation d’information et des menaces à la liberté de presse, les médias locaux sont de plus en plus nécessaires et précieux.

Il importe de reconnaître que le journalisme local joue un rôle déterminant pour la vitalité communautaire et la transmission identitaire.

Le Consortium des médias communautaire de langues officielles en situation minoritaire a lancé le 12 septembre un livre blanc sur les médias communautaires en situation minoritaire qui détaille les enjeux et les potentiels du développement des médias locaux.

Ce livre blanc constitue un document stratégique nécessaire pour bien positionner les médias locaux auprès du gouvernement et des communautés pour assurer son épanouissement. Il nous faut plus, et non moins, de journalistes sur le terrain.

Bien que L’Eau vive continue sa mission depuis plus de 50 ans, ses opérations demeurent minimales (sans journaliste à temps plein) et grandement dépendantes de l’appui du gouvernement fédéral sous la forme de publicités et de subventions. La Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada s’inquiète d’ailleurs des mesures du gouvernement Carney proposant des coupures de 15 % sur trois ans dans l’ensemble de ses ministères, incluant Patrimoine canadien, notre principal bailleur de fonds.

Les revenus autonomes du journal proviennent en grande partie d’organisations et d’institutions fransaskoises. Nous en sommes très reconnaissants. Ces investissements sont cruciaux pour assurer la continuité des opérations et la publication du journal tout en assurant un journalisme local, indépendant et intéressé aux histoires et enjeux qui touchent les francophones de la province.

Le soutien de notre lectorat est donc tout aussi important, sinon plus, pour maintenir notre indépendance et soutenir notre développement.

Si vous n’êtes pas déjà abonné, nous vous invitons à profiter, jusqu’à la fin octobre, du rabais de 50 $ sur les abonnements de deux ans.

Votre soutien va contribuer directement à assurer que la présence d’une presse francophone indépendante et de qualité en Saskatchewan.