Rendre hommage aux bâtisseurs
Plus de 52 % de la population francophone en Saskatchewan est composée d’aînés. Alors que leur présence et leur engagement façonnent la vie collective, le moment est venu pour Vitalité 55+ de leur rendre hommage.
C’est au cours de sa Soirée des grands cœurs, le 3 octobre à la Cité universitaire francophone de Regina, que Vitalité 55+ a décidé de souligner la Journée internationale des personnes âgées, célébrée le 1er octobre.
« C’est le moment idéal de leur rendre hommage », affirme le directeur général de Vitalité 55+, Éric Lefol.
La soirée, qui s’inscrit dans la Semaine des personnes aînées du 28 septembre au 4 octobre et dont la formule a été lancée pour la première fois l’an dernier, vise à célébrer les personnes de 90 ans et plus, à décerner le prix du Lys d’Argent et à proposer un jeu mystère.
Un engagement collectif
L’organisme place ainsi l’accent sur la reconnaissance et la participation des aînés francophones dans la vie communautaire.
Car la Soirée des grands cœurs se veut avant tout être un moment festif qui met en lumière les bénévoles et leaders locaux, comme Jennie Baudais, récipiendaire du prix du Lys d’Argent.
En outre, Vitalité 55+ espère favoriser l’accès à l’information, briser l’isolement et renforcer la solidarité intergénérationnelle.
Pour Maguerite Hounjet, 91 ans, originaire de St-Denis, le grand défi reste en effet la perte d’autonomie et l’accès aux services hors des centres urbains.
« J’ai vécu dans une ferme pendant des années. Après la mort de mon mari, ma famille m’a conseillé d’aller en ville pour avoir plus de services. Pour les aînés, le défi est de ne pas perdre son autonomie. Quand on la perd, on dépend des autres. Les nouvelles technologies sont aussi difficiles pour nous. »
La grand-mère fransaskoise souhaite que Vitalité 55+ « propose des services dans les petits villages et soit plus visible ».
Donner une place
Pour l’organisme, cette célébration est aussi une invitation à bâtir l’avenir avec les aînés.
« Les personnes âgées doivent avoir leur place dans la société, une place aussi importante que la jeunesse et les personnes au travail, avance Dorothée Cousin, de Zenon Park. Chaque génération contribue à l’avancement de la suivante. »
Celle qui s’est impliquée toute sa vie dans l’éducation et le bénévolat francophone insiste sur l’importance de la transmission intergénérationnelle.
« Les aînés peuvent enseigner la culture et la langue en partageant leur expérience de vie. J’aimerais voir des garderies dans les foyers des aînés et plus d’implication dans les écoles. »
En mettant en avant la contribution des aînés, la Soirée des grands cœurs rappelle donc que la francophonie saskatchewanaise se construit sur un héritage vivant, porté par ceux qui ont pavé la route, à l’instar de Ron Sirois, ancien enseignant.
Ce dernier voit dans cet événement un honneur et un symbole de continuité : « Les personnes âgées ont beaucoup à contribuer. C’est formidable de reconnaître leur contribution. C’est une façon de fêter la beauté de la bienveillance. »