Les symptômes post-pandémie Le début de l’effondrement ? (5/5)
Sommes-nous à l’aube d’un effondrement civilisationnel ?
Crédit : Colin Lloyd / Unsplash
Tel un « saut quantique », la pandémie nous a tous propulsés dans un nouveau paradigme. Cette expérience sociale nous demande de repenser nos vies pour trouver un nouvel équilibre dans un monde en transformation accélérée. Bien des fondations de l’ancienne normalité se retrouvent fissurées, d’autres effondrées complètement, laissant de la place pour en bâtir de nouvelles.
Cette pandémie est probablement la pointe de l’iceberg que notre civilisation vient de frapper de plein fouet. Son choc a fracassé bien des vies en morceaux. Cette crise sanitaire cache toutefois une pléthore d’autres fractures sociales qui risquent d’amplifier la fragilité dans laquelle nous nous trouvons déjà. Elle a amplifié les écarts sociaux, économiques et politiques déjà existants. Elle aura aussi été révélatrice des principes et des valeurs guidant les individus et les nations.
Nos économies ont été frappées de plein fouet et nous en payons d’ailleurs tous le prix. L’inflation est historique et les produits arrivent au compte-gouttes sur les rayons des magasins. Nos systèmes politiques ont aussi été mis à rude épreuve. Qui aurait cru cette attaque sur le Capitole, siège du gouvernement américain, le 6 janvier 2021 pour empêcher la transition démocratique du nouveau président ? Qui aurait cru que la capitale fédérale du Canada serait assiégée par un convoi de camionneurs enragés ?
Nous pouvons ajouter à ces grands enjeux sociaux et politiques la crise environnementale. Le réchauffement climatique se poursuit et ne va pas cesser de produire des catastrophes de plus en plus fréquentes et plus intenses. D’ailleurs, malgré la chute des émissions de gaz à effet de serre en raison de la pandémie, les concentrations de CO2 et de méthane dans l’atmosphère ont atteint des niveaux record en 2021.
Alors, sommes-nous à l’aube de l’effondrement d’une civilisation ? Plusieurs le pensent. Des chercheurs, publiés dans la revue BioScience en 2021, affirment que 18 des 31 « signes vitaux » de la planète, dont les émissions de gaz à effet de serre, l’épaisseur des glaciers ou la déforestation, atteignent des records. Nous serions ainsi à l’aube d’une cascade de points de bascule, à la veille d’un point de basculement irréversible, bref un effondrement.
Cette époque est à la fois historique et profondément périlleuse. Allons-nous prendre conscience du péril qui nous guette et, surtout, de notre responsabilité collective face aux sources de cet effondrement ?
Les nouvelles fondations d’une société plus équitable et plus durable sont en train de se bâtir et devraient maintenant pouvoir s’imposer. La transition hors des énergies fossiles s’accélère et continuera à le faire. Des communautés de partage, des éco-villages et d’autres modes d’habitation solidaire sont aussi en expansion.
Nous voyons aussi des formes de travail plus respectueuses du bien-être des employés s’imposer dans de nombreuses entreprises. Une nouvelle attention à la santé publique, mentale et physique, est aussi en émergence rapide. Ces nouvelles tendances ont le vent en poupe.
L’effondrement d’une civilisation, à l’image des crises personnelles, doit nous amener à une réinvention profonde de nos modes de vie grâce à l’adoption de nouvelles valeurs et de pratiques conséquentes, plus ancrées dans les apprentissages issus de nos souffrances. Espérons seulement que nos gouvernement, leaders et gens de bonne volonté sauront saisir l’occasion offerte par cette pandémie pour mettre en œuvre ces changements.