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Chronique littéraire publiée dans l'Eau vive

Jeunes bénévoles francophones : « Bien plus qu’un don de temps »
Jaurès Tieu
/ Catégories: Société, Bénévolat, Jeunesse

Jeunes bénévoles francophones : « Bien plus qu’un don de temps »

Lancé en 2025 par le Service d’accueil et d’inclusion (SAIF-SK), le projet Jeunes bénévoles francophones de la Saskatchewan connaît sa première édition. Objectif : mobiliser les jeunes, renforcer leur engagement communautaire et faire rayonner la francophonie dans la province.

Le projet Jeunes bénévoles francophones est né d’un constat : les jeunes francophones en situation minoritaire ont rarement accès à des occasions de bénévolat adaptées à leurs réalités.

« Beaucoup de jeunes, notamment les nouveaux arrivants, ceux issus de la diversité ou vivant en milieu rural, n’ont pas toujours de place pour s’engager concrètement », explique Mathilde Denouly Kouamé, coordinatrice du programme.

Et d’ajouter : « Ce projet a été pensé pour leur offrir une véritable expérience bénévole, enrichissante et valorisante. »

À travers 90 occasions de bénévolat prévues sur deux ans, en partenariat avec des organismes francophones et anglophones, le SAIF-SK souhaite promouvoir l’engagement civique, l’inclusion et la résilience des jeunes.

De multiples implications

Originaire du Cameroun, Jérémie Bengong fait partie des jeunes qui participent à cette première édition du programme. Ce dernier a découvert le projet lors d’une séance d’orientation au bureau du SAIF-SK.

« J’ai toujours aimé faire partie d’initiatives humanitaires, car c’est une façon pour moi d’ajouter ma pierre à l’édifice. Ce projet m’a donné l’occasion de rencontrer d’autres communautés et de tisser des liens », confie-t-il.

Comme lui, d’autres jeunes âgés de 15 à 30 ans sont invités à suivre des formations adaptées avant de s’impliquer dans des activités communautaires.

Plusieurs événements ont déjà bénéficié de leur participation, comme le Festival fransaskois, la fête de la Saint-Jean-Baptiste à Moose Jaw, la Journée canadienne du multiculturalisme, ou encore des initiatives en collaboration avec la Food Bank, la Troupe du Jour de Saskatoon et l’Association communautaire fransaskoise de Regina (ACFR).

« Les jeunes répondent avec enthousiasme, souligne la coordonnatrice. Certains s’impliquent ponctuellement, d’autres vont plus loin en proposant leurs propres idées de projets. Cet engagement crée un véritable effet boule de neige. »

Au-delà des événements, le projet permet aux jeunes d’acquérir des compétences concrètes en communication, organisation, leadership et travail d’équipe. Des acquis qui s’ajoutent à une expérience valorisante dans leur CV.

Mais l’impact dépasse la simple dimension professionnelle : « Les jeunes développent un véritable sentiment d’appartenance à la francophonie et à la société canadienne. Ils découvrent leurs forces, rencontrent des gens inspirants et se sentent utiles dans leur communauté », affirme Mathilde Denouly Kouamé.

Faire grandir

Déjà engagé dans le bénévolat au Cameroun avec la Croix-Rouge et des associations dans le domaine de la santé et de la religion, Jérémie Bengong retrouve ici un esprit similaire, mais avec un atout pour son intégration au Canada.

« Le projet nous a permis d’avoir suffisamment de ressources et nous aide à bien nous intégrer dans l’univers professionnel au Canada, et en particulier à Regina. »

Comme tout projet pilote, cette première édition n’est pas sans défis. Le maintien de l’engagement à long terme demeure un enjeu, car les jeunes doivent concilier études, travail et responsabilités personnelles.

De plus, l’adaptation des activités aux besoins variés des participants exige flexibilité et innovation.

Pour y répondre, le SAIF-SK mise sur une communication accrue via les réseaux sociaux, les écoles et les événements locaux.

S’il salue l’accueil chaleureux et l’enthousiasme autour du programme, le bénévole voit aussi des pistes d’amélioration : « Il faudrait plus de ressources et de partenariats avec des organismes qui peuvent aider les jeunes bénévoles à trouver du travail », pense Jérémie Bengong.

Le SAIF-SK souhaite également impliquer davantage les jeunes dans la cocréation des projets afin de renforcer leur motivation.

L’ambition de l’organisme est claire : élargir le projet et le rendre accessible à un plus grand nombre de jeunes francophones, partout en Saskatchewan.

Il faudra par ailleurs valoriser davantage l’engagement des jeunes, notamment par des reconnaissances officielles comme des certificats ou des références pour l’emploi.

« À terme, nous voulons que les jeunes deviennent eux-mêmes leaders de projets communautaires et que le bénévolat soit reconnu comme une véritable porte d’entrée vers l’employabilité, l’inclusion et la participation active à la vie francophone », soutient la coordinatrice.

À l’adresse des jeunes qui hésitent encore à se lancer, l’agente lance un message clair : « S’impliquer comme bénévole, c’est bien plus qu’un simple don de temps. C’est une occasion de se découvrir, de développer des compétences et de contribuer à bâtir une communauté vivante et accueillante. »

« Peu importe votre niveau d’implication, chaque geste compte pour bâtir une francophonie vivante et solidaire. Alors, lancez-vous ! Vous avez plus à gagner que vous ne l’imaginez ! » conclut Mathilde Denouly Kouamé.

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