Horizons

Chronique littéraire publiée dans l'Eau vive

Les récits de guerre de deux Fransaskois
Dominique Liboiron
/ Catégories: Aventure et plein air

Les récits de guerre de deux Fransaskois

Deux anciens combattants fransaskois ont relaté leur expérience de guerre dans des autobiographies : Marcel Moor et Allyre Sirois. Tous deux ont participé à la Deuxième Guerre mondiale. Afin de leur rendre hommage à l’occasion du jour du Souvenir, examinons de plus près leurs écrits.

Marcel Moor - Le Revenant

Connu pour son implication à L’Eau vive, Marcel Moor était rédacteur et journaliste. Avant cela, il avait servi comme soldat dans l’armée belge, son pays natal.

Son style d’écriture est soigné et fluide. Surprise : malgré les scènes de guerre, il parvient à communiquer des moments empreints d’humour.

S’il fallait formuler une critique, ce serait l’absence de cartes. Marcel Moor s’est déplacé à de nombreuses reprises durant son service militaire, et il m’est parfois arrivé d’avoir du mal à situer précisément où il se trouvait en Europe.

Marcel Moor décrit avec sensibilité les hauts et les bas de son vécu. Par exemple, lui et ses camarades devaient parfois survivre en hachant la viande de chevaux morts retrouvés le long du chemin, mais il évoque aussi avec tendresse le dernier adieu entre compagnons à la fin de la guerre.

Il écrit : « Oscar empoigne ses affaires, nous dit au revoir en nous serrant la main, et chacun promet de se revoir. Mais le présent affirme et l’avenir décide. L’avenir a décidé. L’au revoir d’Oscar fut un adieu définitif. Il s’éloigne, et en franchissant la grille de la cour, nous fait un dernier signe de la main.

Je ne l’ai plus jamais revu, ni su ce qu’il était devenu. Dès cet instant, je sentis confusément que quelque chose venait de se terminer. Ce qui se terminait n’était ni plus ni moins qu’une aventure qui nous avait pris, qui nous avait coûté notre jeunesse, c’est-à-dire les plus belles années de notre vie. »

Allyre Sirois - Un Canadien derrière les lignes ennemies

Originaire de Vonda, Allyre Sirois a fait des études de droit et siégé à la Cour du Banc de la Reine à Saskatoon.

Avant d’entreprendre sa carrière juridique, il s’était enrôlé dans l’Armée canadienne. Sa maîtrise du français et ses talents de communicateur à la radio lui ont valu un poste au sein d’un corps d’élite de l’Armée britannique. Il a reçu une formation d’espion et a été parachuté en France pour aider la Résistance.

Comme il l’explique dans son livre, son rôle consistait à organiser l’envoi d’armes par parachute dans la campagne française.

Conscient qu’un agent secret opérait derrière les lignes ennemies, les nazis se sont lancés à la poursuite de ce Fransaskois et ont fini par découvrir sa trace.

La scène où Allyre Sirois doit fuir les nazis fait partie des plus mémorables : il décrit avec intensité les coups de feu tirés pour l’abattre et la cascade d’émotions qui en découle.

Le principal défaut du livre tient à un manque de révision. L’éditeur aurait dû corriger les fautes de ponctuation et de mise en page, ne serait-ce que par respect pour le service militaire d’Allyre Sirois.

Son histoire mérite une édition plus soignée. Toutefois, ces imperfections n’enlèvent rien à la puissance du récit.

Je voulais acheter une copie de chaque livre pour les ajouter à ma collection, mais je n’ai pas réussi à en trouver.

Heureusement, ma bibliothèque municipale a pu en emprunter des exemplaires à d’autres bibliothèques de l’Ouest canadien. Il se pourrait que vous deviez faire de même. Ce petit effort en vaut largement la peine.

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