Maison de la francophonie à Regina : premières visites des lieux visés
Les participants à la 35e édition du Rendez-vous fransaskois ont eu la chance d’être parmi les premiers à visiter les locaux de la potentielle future Maison de la francophonie. Un projet d’envergure qui pourrait bien se concrétiser dès 2026.
L’intérêt du public était tel que trois visites guidées plutôt qu’une initialement prévue ont été nécessaires.
Le local, situé à seulement quelques minutes du lieu du Rendez-vous fransaskois, comporte un rez-de-chaussée et deux étages, totalisant plus de 5 000 mètres carrés dans le centre-ville de Regina.
Alexandre Chartier, directeur de la Société historique de la Saskatchewan (SHS) et instigateur du projet, a fait office de porte-parole lors de la visite.
« C’est très ambitieux, c’est sûr qu’il y a des risques, a-t-il concédé, conscient des réticences qui existent au sein de la communauté vis-à-vis de l’ampleur du projet.
« Je dis tout ça avec émotion parce que… Qui est là pour nous aider ? On a une idée et une communauté unanime selon notre toute première consultation, un accord d’unité. Ensemble, on va la construire. »
Un projet ambitieux malgré les réticences
Le bâtiment accueillerait des bureaux, un incubateur d’entreprises, un café, une garderie, ou encore un studio de musique et de danse.
Le but affiché est « d’offrir une capacité de rayonnement à la communauté et aux organismes et de pouvoir mieux répondre aux enjeux actuels et futurs ».
Un objectif alimenté par le constat que la fransaskoisie « se trouve dans des espaces limités qui ne nous permettent pas de nous épanouir pleinement, surtout face aux nouvelles demandes et enjeux du futur », note le co-chef de projet.
Roger Lepage, avocat bien connu de la communauté, déplore un manque de transparence quant aux montants engagés et doute de la pertinence du projet.
Pour lui, un tel édifice devrait se trouver autour d’une école francophone : « Nous avons déjà le Pavillon secondaire des Quatre-Vents dans le nord-est de la ville. Il faudrait simplement demander à la Ville d’avoir un meilleur circuit d’autobus pour s’y rendre. »
Une signature en vue
Malgré les réserves, l’immeuble visité, construit en 1929, répondrait à la plupart des besoins, dont celui de la robustesse.
« Le plancher est fait en béton, non en bois. Pour abriter les archives de la SHS, il est très important que le plancher tienne au moins 1 200 kilos au mètre carré », a indiqué le directeur de la SHS.
Si aucune date précise d’emménagement n’est fixée pour le moment, les négociations ont déjà été entamées.
« Les négociations peuvent aller très vite, confie Alexandre Chartier. On a fait un premier dépôt et on est en phase de négociation avec le vendeur qui est prêt à faire certaines concessions. »
Par ailleurs, l’établissement de la Maison dans un immeuble historique du centre-ville de Regina contribuerait à la revitalisation de cette partie de la ville, un argument mis de l’avant dans les pourparlers.
En attendant, les discussions avec les bailleurs de fonds publics et privés se poursuivent, avec la volonté de concrétiser l’acquisition dès l’année prochaine.
La Maison de la francophonie, une idée en germe depuis 2021
C’est en 2021 que la SHS a commencé ses recherches pour identifier un lieu.
Au départ, l’idée était d’accueillir les Archives fransaskoises dans de meilleures conditions, ces dernières se trouvant actuellement au Pavillon secondaire des Quatre-Vents de l’école Monseigneur de Laval à Regina.
Mais, en 2022, plusieurs organismes provinciaux fransaskois ont exprimé leur intérêt à s’arrimer au projet.
Le but est désormais devenu de fonder un nouveau lieu rassembleur à Regina qui réponde aux besoins grandissants de la communauté francophone locale et provinciale.
Puis, en 2024, des consultations communautaires provinciales ont été menées grâce au soutien du Fonds pour les espaces communautaires de Patrimoine canadien.
Un an plus tard, des plans pour la Maison de la francophonie étaient établis : plan d’affaires, plan de développement durable, plan de financement et de philanthropie, structure de gouvernance.