Numéro 1 - Printemps 2017

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Hommage à Ian C. Nelson


Hommage à Ian C. Nelson

Bruce McKay

Le 11 juin 2022, à l’occasion d’une fête pour souligner les 80 ans de Ian C. Nelson, le directeur artistique de La Troupe du Jour, Bruce McKay, lui a remis un certificat de Membre honoraire à vie de la compagnie de théâtre.

Le 11 juin 2022, à l’occasion d’une fête pour souligner les 80 ans de Ian C. Nelson, le directeur artistique de La Troupe du Jour, Bruce McKay, lui a remis un certificat de Membre honoraire à vie de la compagnie de théâtre.

De gauche à droite : Bruce McKay, directeur artistique de La Troupe du jour, Ian C. Nelson, et les animateurs du Cercle des écrivains de LTDJ, Madeleine Blais-Dahlem et David Baudemont. Photo : Jean-Pierre Picard

Le décès de Ian C. Nelson, le 1er février 2024, a marqué la fin d’une époque à La Troupe du Jour. L’empreinte d’Ian sur le théâtre en Saskatchewan, tant au niveau professionnel qu’au niveau communautaire, et sur le théâtre francophone en particulier, a été énorme, couvrant les décennies depuis les années 1970 jusqu’au présent. Il a contribué à la création d’Unithéâtre à l’Université de la Saskatchewan, et de La Troupe du Jour elle-même.

Au fil des ans, il a participé à d’innombrables projets avec notre compagnie, portant tous les chapeaux imaginables : comédien, metteur en scène, écrivain, traducteur et conseiller dramaturgique. Son travail d’encadrement d’autres écrivains, en tant qu’animateur du Cercle des écrivains, a été déterminant dans le développement de nombreux textes que La Troupe du Jour a produits sur scène. Ian excellait dans tout ce qu’il faisait, mais surtout, grâce à sa passion pour le théâtre, il a inspiré ceux qui ont eu le privilège de travailler avec lui. Ian a fixé le niveau élevé que beaucoup d’entre nous s’efforcent d’atteindre.

Je me considère très chanceux d’avoir connu Ian, et d’avoir travaillé avec lui à de nombreuses occasions. Je l’ai vu jouer pour la première fois dans le rôle de M. le Maire dans Le costume de Raoul Granger. J’ai été impressionné par sa performance, et intrigué par le fait que Ian était un artiste anglophone travaillant en français - ce à quoi j’aspirais moi-même. J’ai rapidement appris que Ian était un artiste influent dans les deux langues officielles. Nous avons joué ensemble pour la première fois en anglais, dans une production estivale de Saskatoon Pie! de Geoffrey Ursell, au Rosthern Station Arts Centre. Peu après, nous avons tous deux joué dans Le six / Five, six, pick up sticks de David Baudemont, une coproduction de La Troupe et du Dancing Sky Theatre, qui a été jouée en français et en anglais, et dont Ian avait fait la traduction du texte. Bien que de nombreux membres de la communauté fransaskoise considèrent Ian principalement comme artiste francophone, il a également été très actif sur la scène théâtrale anglophone, et ses contributions ont été reconnues, par le biais du Janet Laine-Green Lifetime Achievement Award, et de son intronisation au Theatre Saskatchewan Hall of Fame.

La toute première production montée par La Troupe après que j’en ai pris la direction artistique a été Scapin! de Molière, une adaptation bilingue créée par Ian et David Edney (produite à l’origine en 1994). Voilà une belle entrée en matière!

Au fil des ans, nous avons joué ensemble à de nombreuses reprises, notamment dans les productions de 5 ans de David Baudemont, Bonneau et la Bellehumeur de Raoul Granger, et La Maculée de Madeleine Blais-Dahlem. Lors de la tournée de La Maculée à Winnipeg, Ian et moi étions colocataires, c’était formidable d’avoir l’occasion de traîner et de passer du temps ensemble! J’ai eu le privilège de jouer dans La Chambre blanche, pièce écrite par Ian, et d’être dirigée par Ian dans Encore de Marc Prescott. Chaque occasion était une opportunité d’apprendre d’un maître artiste, et d’apprendre à connaître et de passer du temps avec une personne merveilleuse. C’était toujours un plaisir de travailler avec Ian, et c’était une personne formidable, comme on dit, à « avoir dans la salle ». Ian était un grand ami du théâtre fransaskois, et de moi-même. Il nous manquera beaucoup.

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