Renaissance
		
		Edgard Cyrille Assoua
		
		
		
Lumière- Détail
Crédit : Anne Brochu-Lambert
 
 
La glottophobie
À vos plumes, fiers francophones
À cet appel, ne restez pas aphones
 
Allons combattre la glottophobie,
Mais jurons, malgré notre victoire certaine, de ne pas tomber dans la glottomanie.
Amazones modernes de la langue de Molière
À l’attaque, Vaillantes guerrières !
 
Ma Reine d’Ébène
Elle lui manque
Il a hâte de retrouver leur planque
Afin de jouer, toute la nuit, à la pétanque
Au diable les soucis de la banque
 
Comme des saltimbanques
Qui de joie se flanquent
Ainsi bâtissent-ils leurs tanks
Semblables à des calanques
 
Ce matin-là, il le chérit
Et lui envoie mille baisers bien nourris
Pour lui dire d’embrasser la vie
Qui aujourd’hui leur sourit
 
Seulement trois nuitées
Loin d’elles passées
Et il se sent dépassé
Il devient long cet aparté
Ni le confort de cette villégiature
Ni la routine accueillant la rupture
Ni le sentiment d’avoir enfin du temps pour lui
Ne peuvent égaler sa joie d’être en famille
 
De lui parler il en éprouve le désir
 
Oui elle le fait encore languir
Ses fantasmes elle vient les nourrir
Les souvenirs de leurs ébats ne tardent plus à rejaillir
 
Dernier jour d’école
C’est la fin des classes
Aux oubliettes la paperasse
Le tableau on l’efface
Et vive les matinées grasses
 
À Dieu, à Dame nature, certains rendent grâces
Et d’autres se remettent avec peine de leur disgrâce
La concierge pense déjà aux nombreuses crasses
Qu’elle devra nettoyer pour ne laisser aucune trace
 
Chacun abandonne sa cuirasse
Et de tout fardeau se débarrasse
Pour revêtir ses paillettes et bijoux de strass
Enseignants et élèves ont enfin l’air de ne former qu’une seule race
		
		
		
		
		
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