Agenda littéraire

Renforcer le réseau dans l’Ouest et le Nord

Jonathan Semah (La Liberté)

Emmanuelle Rigaud, agente de développement littéraire

Emmanuelle Rigaud, agente de développement littéraire

Photo : Marta Guerrero

Plusieurs acteurs du milieu du livre ont lancé, le 16 octobre 2023, un projet de Développement littéraire dans l’Ouest et le Nord-Ouest canadiens.

L’objectif : explorer les besoins du milieu culturel de ces régions en littérature francophone. 

C’est Emmanuelle Rigaud, ancienne directrice des Éditions du Blé, qui a la responsabilité de ce projet en tant qu’agente de développement littéraire. Celle qui a quitté le Théâtre Cercle Molière (TCM) il y a quelques mois revient dans le monde de l’édition, pour un projet pour lequel les premières discussions datent de 2018. 

« J’étais à la direction du Blé et je représentais l’Ouest au Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC). On se parlait avec les autres éditeurs. On s’est rendu compte que l’on connaissait bien notre province, mais un peu moins les autres, alors que nos propres auteurs ne vivent pas tous au Manitoba. C’est là que le projet a germé, pour trouver une manière de mettre nos forces en commun. »

Emmanuelle Rigaud rappelle également que cette période représentait un moment fort pour la littérature dans l’Ouest, avec les créations notamment du Salon du livre de Vancouver, des éditions du Pacifique Nord-Ouest ou encore de l’Association des auteur.e.s du Manitoba français.

Soutenu financièrement par le Conseil des arts du Canada, le projet voit désormais le jour cette année. 

Création et diffusion

En parallèle, Emmanuelle Rigaud souligne aussi le projet porté par l’Association des auteur.e.s du Manitoba français, qui travaille sur le Regroupement des écrivain.e.s de l’Ouest et du Nord canadiens (RÉNOC). 

« On va bien sûr être beaucoup en contact avec eux. Ils sont déjà allés de l’avant avec leur projet et c’est vraiment bien. Leur réussite sera notre réussite. Je vais un peu prendre la relève. Ils ont fait beaucoup côté création et je vais continuer, mais plutôt côté diffusion. »

Concrètement, Emmanuelle Rigaud va maintenant se lancer dans une longue étude de 13 mois, avec des visites prévues dans plusieurs provinces, pour faire un bilan de la situation et des défis. 

« Il s’agit déjà de reprendre contact avec les professionnels, car depuis 2018, il s’en est passé des choses. On va représenter le projet à tout le monde et voir s’ils ont eu d’autres questions entre temps. L’idée est de récolter de l’information et voir comment l’utiliser pour que ça nous serve à tous. Je vais y aller le plus objectivement possible. J’ai une idée de la littérature dans l’Ouest, mais il faut comprendre que les questionnements ont changé. »

13 mois d’étude

L’agente littéraire a notamment commencé son travail en Saskatchewan pour le Rendez-vous fransaskois, au début du mois de novembre. Une occasion de rencontrer la communauté culturelle et littéraire locale, mais aussi un moyen pour Emmanuel Rigaud d’évoquer quelques cas pratiques. 

« Par exemple : si l’on doit faire un lancement, et que l’éditeur n’est pas sur le territoire, est-ce qu’un organisme peut prendre la relève pour aider? C’est ce type de questions qui permet de comprendre comment mieux se diffuser dans notre réseau. « Les éditeurs ont envie de se rassembler et de se faciliter la vie », ajoute Emmanuelle Rigaud. Et même si elle connaît bien les enjeux manitobains, elle explique qu’elle fera le même travail d’étude pour les structures manitobaines. « Les choses ont changé aussi au Manitoba, et il y a des secteurs pour lesquels je suis moins familière. Alors il faudra faire ce travail ici aussi pour relever les manques. »

Très enthousiasmée par le projet, Emmanuelle Rigaud est satisfaite personnellement de pouvoir revenir plus près du monde de l’édition. Si son agenda se remplit pour la prochaine année, l’agente littéraire se laisse une part d’inconnu quant à la finalité du projet. 

« Il y aura bilan, rapport, répertoire, et même une boîte à outils. Il le faut, car il faut les partager à nos partenaires. Mais si j’ai des idées de la forme finale, le fond est encore totalement à découvrir. Le cadre existe, mais il faut savoir se laisser surprendre par ce qu’on va entendre. »

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