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Yohan Dupré
/ Catégories: Société, Chroniques, Le 7e art

Les perles manquées des Oscars 2021

Salle de cinéma
Salle de cinéma
Crédit : Kilyan Sockalingum / Unsplash

La saison des Oscars est pour moi l’un des plus beaux moments de l’année. Le 15 mars, l’Académie américaine des arts et sciences du cinéma a annoncé les nominés pour la cérémonie du 25 avril prochain. Si cette annonce est un bon moment pour se rattraper et voir les meilleurs films de l’année, seule une minorité de films est présentée. En voici certains qui ont été ignorés par l’Académie, mais qui valent selon moi le détour.   

À l’ère de la pandémie et de la diffusion en ligne, les yeux du cinéphile doivent aussi se tourner vers les plateformes en ligne.

Sur Netflix, Spike Lee a sorti Da Five Bloods, une comédie sordide sur l’expérience des Noirs américains pendant et, surtout, après la guerre du Vietnam. Spike Lee nous montre comme toujours ses qualités d’écrivain, avec un texte riche d’allusions et de drames, prêtant au film un air presque shakespearien. 

Les abonnés à la plateforme numérique peuvent aussi découvrir le nouveau film de Charlie Kaufman (réalisateur de Adaptation en 2002 et Being John Malkovich en 1999). I’m Thinking of Ending Things est l’adaptation du livre du même nom, une histoire surréaliste qui porte sur la dépression, la vieillesse, mais surtout sur la douleur de la solitude. 

Enfin, toujours sur Netflix, The Eddy, une minisérie partiellement écrite et réalisée par le Québécois Damien Chazelle (La La Land en 2016 et Whiplash en 2014). The Eddy raconte l’histoire d’un pianiste américain qui essaie de garder un club de jazz à Paris. La série évite de tomber dans une représentation stéréotypée de la France et favorise plutôt une représentation diverse et riche de la culture, digne de la France moderne. 

Du côté d’Amazon Prime, cela vaut la peine de regarder le nouveau projet de Steve McQueen (12 Years a Slave en 2013 et Shame en 2011), titré Small Axe, une anthologie de cinq films sur le pouvoir des opprimés à changer leur société. 

Du côté des documentaires, Feels Good Man a malheureusement été oublié. C’est l’histoire d’une grenouille animée et de sa transformation en un symbole fasciste. Le documentaire suit le dessinateur de la grenouille et ses efforts pour éloigner son personnage du symbole raciste qu’il est devenu. Sans révéler l’intrigue, ce documentaire dévoile surtout la taille et la grande influence que certains groupes racistes exercent sur l’internet. À louer sur iTunes, YouTube et Google Play, Feels Good Man est sûrement le titre le plus incontournable de cette liste, malgré quelques failles dans sa présentation. 

Bien sûr, cette chronique ne cherche pas à discréditer la valeur des films nominés aux Oscars. Chloé Zhao est la première réalisatrice asiatique à être nominée pour un Oscar. Une nomination encore plus importante lors d’une année marquée par la violence raciste contre divers groupes asiatiques en Amérique du Nord. 

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