Numéro 1 - Printemps 2017

***

Éditorial: Quelle est notre poésie ?


Éditorial: Quelle est notre poésie ?

Éditorial

L’écriture en Saskatchewan fut originellement (et est encore) théâtrale : un de nos plus illustres auteurs, Jean Féron, écrivit une comédie musicale qui fut jouée par la communauté francophone d’Arborfield en 1924 ! Plus tard, le roman vint s’ajouter au théâtre. La poésie reste à ce jour la petite sœur oubliée de la littérature fransaskoise, se contentant de quelques rares publications dans les années 90, telle que Fransaskroix, de Michel Marchildon. Nous sommes donc heureux de constater que ce deuxième numéro lui offre une place de choix. Il est probable qu’encouragées par ces aventuriers, d’autres plumes poétiques se révèlent dans les numéros qui suivent. Car les poètes trouvent dans nos horizons, à l’instar des mers et des déserts, un espace où leur écriture peut se déployer. À cet effet, la visite du poète Carl Lacharité et du Projet Vocalités vivantes des Productions Rhizome à l’automne aura-t-elle su inspirer certains de nos auteurs ? Pour illustrer cet environnement qui est le nôtre, le photographe Daniel Paquet nous a offert, dans le présent numéro, une vaste sélection d’images de ciels de plaine.

Comme vous le constaterez, la ligne directrice d’À ciel ouvert se maintient (neuf auteurs originaires de deux provinces ; 10 textes courts de genres variés, illustrations par un artiste local). Cependant, la revue connaît de profonds changements structurels : un comité de sélection indépendant du comité d’édition fut mis en place. Il comportait un écrivain de l’extérieur du Cercle des écrivains de la Saskatchewan, mais tout de même originaire d’une des trois provinces des Prairies canadiennes. Les auteurs, jurés, correcteurs et illustrateurs furent indemnisés dans la mesure de nos moyens (merci au Conseil culturel fransaskois pour leur contribution financière). Tout cela a concouru, nous l’espérons, à améliorer la revue, à la faire gagner en professionnalisme et en maturité littéraire.

Les réactions au premier numéro ont été chaleureuses et nombreuses, venant de partout au pays. Merci à tous pour ces encouragements. Nous-mêmes prenons exemple sur d’autres initiatives telles que la revue en ligne Ancrages, au Nouveau-Brunswick et nous nous autorisons à rêver…

Nous vous invitons donc à parcourir, lire, relire et commenter ce deuxième numéro d’À ciel ouvert. Nous serons bien reconnaissants si, en même temps, vous preniez le soin de vous inscrire à notre liste de diffusion pour recevoir des nouvelles de notre revue ; consulter ainsi www.acielouvert.ca pour vous inscrire. Cela nous aidera aussi à documenter les progrès de cet effort littéraire des Prairies francophones.

Bonne lecture !

-Le comité d’édition

Article précédent 150 Canadas
Imprimer
3285

Printemps 2017

Un jour de grand vent (extrait) Un jour de grand vent (extrait)

Mardi le 10 mai ’66. De bonne heure le matin, au Restaurant Lafontaine à Métabetchouan au Lac-Saint-Jean. L’accent du Lac est présent à différents degrés chez les personnages. Il affecte en particulier Monsieur Pit, un sympathique septuagénaire à la retraite. Jeannot Lafontaine, douze ans, est debout derrière le comptoir. Il porte son uniforme d’écolier  sous un tablier. Monsieur Pit est assis à son...

La Voie lactée La Voie lactée

Il était une fois,
au fin fond du Far West canadien,
dans une province au nom imprononçable,
une cavalière redoutable.

Le grand barrage

À défaut d'être aimé, Henri était respecté de tous les castors. Sa supériorité ne laissait aucun doute. On n'avait qu'à regarder son barrage pour comprendre qu'il était plus doué que les autres.

Knockout

L’aiguille de glace qui arracha Victor Florkowski à la vie ressemblait à un ivoire de mammouth. Elle était aussi large qu’un pneu, aussi longue que la victime, et se rétrécissait en une pointe cristalline —  à double tranchant — dont la beauté fatale resplendissait sous clair de lune.

Cantate pour légumes (Extrait)

Au cœur de ce texte sont quatre êtres qui ont perdu leur voix, la capacité d’exprimer leur volonté et leur angoisse. Ancrés dans leurs fauteuils roulants, Asperge, Gourde, Navet et Asperge rêvent d’évasion. Dans les solos de la cantate, les légumes expriment leurs désires les plus profonds.

Triptyque - Micro nouvelles Triptyque - Micro nouvelles

Au coin de l’avenue Idylwyld et la 23e un bip discontinu se fait entendre à ma gauche. Un clignotement sonore: on peut traverser.  Entre les deux lignes on peut traverser. “Passez, monsieur. Priorité aux piétons.” Oui, on peut traverser. On peut traverser si les autos s’arrêtent.

Entreciel

Sorties de l’entretoit des corniches des greniers de mille espaces connus d’elles seules oubliés par concierges et architectes, les hirondelles occupent dès le matin l’entreciel, la part élevée de Madrid, en rase-tête des habitants des terrasses jusqu’à la proximité des saints perchoirs, des croix des antennes, faisant fi de nos communications avec l’au-delà.

La mousse La mousse

Maman, pourquoi c’est mouillé ici? 

C’est la mousse, mon chéri. Fais attention à ne pas glisser.

De la supercherie De la supercherie

Cette réflexion est née d’un constat. La vie ne nous appartient pas. Elle nous a été léguée et nous la rendrons en même temps que notre dernier souffle.

No content

A problem occurred while loading content.

Previous Next
Cabaret littéraire - mars 2023

Merci à nos partenaires et commanditaires:

Coopérative des publications fransaskoises    Conseil culturel fransaskois   Saskculture Fondation fransaskoise